Revue de presse

Surveillance maritime : Sept tentatives de transport de passagers clandestins déjouées

21 Mars 2023
Midi MADAGASIKARA

Des failles au niveau de la collecte et de l’exploitation des renseignements ont été constatées au niveau de toutes les entités concernées pour prévenir le naufrage d’un bateau causant la perte en vie de 34 passagers clandestins à Ankazomborona Ambanja.

Le Directeur général de l’APMF (Agence Portuaire, Maritime et Fluviale), le Capitaine de Vaisseau Jean Edmond Randrianantenaina l’a expliqué hier lors d’une conférence de presse organisée à son siège à Ivandry. « Il faut savoir que l’APMF, la Douane, la Gendarmerie Nationale et la Police Nationale ainsi que le Centre de Surveillance de Pêche (CSP) et l’Armée marine sont les entités impliquées dans les domaines de la surveillance et du contrôle des côtes et des frontières de Madagascar. Nous nous chargeons, entre autres, de la coordination des surveillances au niveau des 18 ports dont sept ports à ouverture internationale, qui sont répartis dans toute l’île tandis que la police nationale s’occupe du contrôle de l’émigration et de l’immigration. La Douane assure le contrôle de la circulation des biens et des personnes jusqu’à une zone limitée à 24 nautiques soit à 24 km au large des ports, dite territoire douanier. Quant à la Gendarmerie nationale, elle contrôle notamment les zones en milieu rural. Pour le CSP, il effectue la surveillance dans notre Zone Économique Exclusive atteignant 200 miles des côtes, sans oublier les interventions de l’armée marine en mer. Les actions de toutes ces entités sont interdépendantes et complémentaires », a-t-il expliqué.

Avis de recherche

La preuve, « sept tentatives de transport de passagers clandestins ont été déjouées depuis l’an dernier jusqu’au début de cette année, et ce, grâce à la collaboration de toutes les parties prenantes. La plupart de ces passagers clandestins étaient en partance de Diégo tandis que d’autres proviennent de Nosy-Be, Ambanja et Ambilobe. Leur destination finale commune reste toujours Mayotte étant donné qu’ils sont tous à la recherche d’une vie meilleure que dans leur pays natal en faisant tout leur possible pour avoir une nationalité française. Certains clandestins ont pris ce risque faute d’obtention de visa en France même s’ils ont respecté toutes les procédures normales. C’était leur dernier recours. Mais ce n’est pas un cas isolé à Madagascar. Des cas similaires sont observés dans les pays de l’Afrique du Nord vers une zone littorale méditerranéenne », tient-il à préciser. Parlant du naufrage de bateau provoquant la perte en vie des 34 passagers, le Directeur général de l’APMF a déclaré qu’un avis de recherche est lancé à l’encontre du propriétaire du bateau et un skipper. « Les organisateurs de transport de passagers clandestins changent de lieu étant donné que les contrôles de sécurité au niveau des ports officiels sont désormais bien renforcés. Ils ont trois fois changé de date de départ et de lieu d’embarquement dans le bateau, à cette occasion. Ces clandestins proviennent, soit d’Antsiranana, de Toamasina, de Mahajanga ou bien ils sont des résidents locaux. Le problème de collecte et d’exploitation des renseignements au niveau de toutes les entités concernées constitue ainsi une faille ne permettant pas d’intervenir à temps pour éviter ce naufrage », d’après toujours ses explications.

En revanche, il a avancé que les actes illicites identifiés au niveau des ports sont en nette diminution suite au renforcement de capacité des entités impliquées dans le domaine de la surveillance maritime et de la sûreté portuaire, dans le cadre de la mise en œuvre du programme PSP.

Navalona R.