Revue de presse
Espèces marines invasives : Une des plus grandes menaces pour les Océans
L’envahissement de ces espèces peut causer des dommages économiques qui vont toucher plusieurs domaines.
« Plus d’une centaine d’espèces marines envahissantes ont été répertoriées dans le monde. Et il y en a d’autres qui ne sont pas encore identifiées. Elles constituent pourtant une des plus grandes menaces à l’écosystème marin. Et Madagascar n’est pas épargné par ces espèces invasives en raison du développement de son secteur maritime. En effet, celles-ci se déposent sur les coques des navires et peuvent perturber l’écosystème marin si aucune mesure n’est prise dès maintenant ». Lilia Khodjet El Khil, une représentante de l’Organisation Maritime Internationale (OMI), l’a expliqué lors d’un atelier national de lancement du projet Glofouling Partnerships hier à l’hôtel « Le Fred » à Antaninandro.
Douze pays bénéficiaires. Ce projet a été initié par le Global Environment Facility, le Programme des Nations Unies pour le Développement et l’OMI, pour une durée de cinq ans. L’objectif consiste à renforcer les capacités dans les pays en développement afin de répondre à cette menace. « Il vise notamment à réduire l’introduction transfrontalière d’espèces aquatiques envahissantes par l’encrassement biologique des navires, en vue de protéger les écosystèmes marins », a-t-elle soulevé. Et elle de rajouter que, Madagascar fait partie des douze pays sélectionnés par l’OMI pour être bénéficiaires de ce projet. En effet, « le pays dispose déjà d’une expertise en la matière via l’Agence Portuaire Maritime et Fluviale (APMF). Il a également une volonté de lutter contre l’envahissement de ces espèces invasives, qui constituent une problématique très préoccupante au niveau mondial », d’après toujours ses explications.
Dommages économiques. Notons que les grands dangers de leur invasion sont nombreux et peuvent causer des dommages économiques. « Il s’agit entre autres de la perturbation des écosystèmes marins, voire même la destruction de l’environnement marin ainsi que du problème de cohabitation avec d’autres espèces marines et de la colonisation de leur habitat et de leurs nourritures. Ces espèces envahissantes peuvent également constituer un danger à la santé publique en raison de la consommation des produits de pêche », a expliqué le Capitaine de Vaisseau Jean Edmond Randrianantenaina,directeur général de l’APMF. Ces dommages peuvent affecter plusieurs domaines dont entre autres, le transport maritime, l’économie, l’environnement, la pêche, le tourisme et la santé.
Plan d’action. Et dans le cadre de cet atelier national du projet Glofouling Partnerships, qui dure deux jours, toutes les parties prenantes se focalisent sur la répartition des tâches tout en élaborant un plan d’action visant à mettre en œuvre ce nouveau projet étalé sur cinq ans au niveau national. Des représentants des ministères concernés, des scientifiques, des chercheurs, des ONG oeuvrant pour la protection des aires protégées marines, des compagnies maritimes, des pêcheurs industriels et des transporteurs maritimes, y participent activement. En fait, « la préservation de l’environnement marin constitue une affaire de tous et non pas l’affaire d’une seule institution », a fait savoir Mahery Randrianarison, le Secrétaire général du ministère du Tourisme, des Transports et de la Météorologie.
Etude d’impact économique. Et parlant de l’appui de l’OMI à Madagascar, en tant que bénéficiaire de ce projet Glofouling Partnerships pour prévenir l’envahissement de ces espèces dangereuses, « nous lui fournissons une expertise en aidant le pays à faire l’évaluation de leur invasion au niveau national. Une étude d’impact économique de ces espèces envahissantes, ainsi que de leur invasion si l’on ne fait rien, sera également menée. Un guide de référence permettant de développer une stratégie nationale de lutte contre ces espèces sera ensuite établi sans oublier les séries de formation générale sur les questions de biosalissure marine et sur les questions juridiques par rapport aux recommandations de l’OMI. En fait, il faut faire une prévention car c’est difficile de s’en débarraser », a évoqué Lilia Khodjet El Khil, la représentante de l’OMI, qui plus est, la gestionnaire de ce projet dans les douze pays bénéficiaires.
Navalona R.